Les 3 P'tits Duroc

« Les consommateurs veulent des produits locaux qui ont du goût "
« Les consommateurs veulent des produits locaux qui ont du goût : trois éleveurs de porc du Nord-Finistère l’ont bien compris. Ils ont opté pour une race porcine plus goûteuse et ont créé leur marque pour mieux vendre leur production. »
« Du caractère mais bien élevé ». Tel est le credo de Marie-Christine Croguennec, Joël Le Bras et Denis Sanquer, trois producteurs de porc devenus, en l’espace de deux ans, fondateurs et ambassadeurs de la marque Les 3 p’tits Duroc.
En mars 2016, tous trois se lancent un défi : produire ensemble « un cochon qui ait du goût, un vrai produit, un produit local ». Sur leurs trois exploitations familiales du Tréhou, de Ploudiry et de Saint-Derrien, ils font alors le choix de n’élever plus que du porc de race Duroc, une race robuste, réputée pour son goût fin et sa chair tendre.
LES VALEURS
Les jambons d’autrefois
Produire naturel – sans colorants, sans sels nitrités, etc. – et en toute transparence ne s’improvise pas. Marie-Christine, Denis et Joël sont désormais épaulés par des vétérinaires locaux, prennent en compte le bien-être animal et travaillent en association avec la démarche « Bleu Blanc Cœur », reconnue par le ministère de la Santé.
« Aujourd’hui, on fait attention à l’alimentation des cochons, on prépare leur départ… Tout ça est réfléchi », explique Marie-Christine. « Les consommateurs nous disent avoir retrouvé les jambons d’autrefois », se félicite Denis.
Les 3 p’tits Duroc privilégient les circuits courts. Leurs bêtes sont abattues non loin des exploitations, à Châteauneuf-du-Faou, et leurs produits sont, pour l’heure, disponibles dans des magasins E. Leclerc exclusivement finistériens. « Mais ce n’est pas une gamme Leclerc. Demain, l’objectif c’est qu’ils vendent partout », précise Olivier Bordais, directeur du centre Leclerc de Landerneau.
« Certains éleveurs riaient de nous »
Il y a deux ans, tous trois étaient sous-traitants d’une coopérative. Aujourd’hui, ils sont indépendants. Alors que « certains n’ont aucune idée de ce que deviennent leurs produits », eux mesurent « tous les rouages de la production ». Ils vont ensemble à la rencontre des abatteurs, transformateurs, distributeurs et même des consommateurs. « Et ça, c’est vraiment nouveau ! »
Les 3 p’tits Duroc sont régulièrement présents dans leurs points de vente. « On sent bien que c’est le producteur que les consommateurs veulent voir. Mais ce n’est pas évident, confie Marie-Christine. On n’a pas été formés pour ça. »
LEUR GAMME DE PRODUITS
Ils produisent aujourd’hui 450 cochons par semaine mais ont commencé par vendre leur bête une par une à leurs distributeurs. « Certains éleveurs riaient de nous. » Une audace saluée par Olivier Bordais : « Il fallait beaucoup de courage pour sortir de ce système et remettre tout en question comme ils l’ont fait. »
« Mais il faudra attendre encore deux ou trois ans pour atteindre un niveau de croisière », précise Denis. La marque se tourne désormais vers la restauration collective et vient de répondre à son premier appel d’offres dans une cantine. « Ce qui est certain, c’est que Les 3 p’tits Duroc, c’est un projet à taille humaine. Et on veut vraiment que ça le reste. »